L'enfouissement de la Loire et de l'Erdre à Nantes

"L'infection des eaux de l'Erdre dans la traverse de Nantes, a éveillé depuis quelques années et notamment pendant l'été 1858 les préocupations de l'opinion publique... En présence des conditions de force majeur inhérentes d'une part au développement de la population et de l'industrie et d'autre part à la communication directe de l'Erdre avec les égoûts chargés de matières fécales, de résidus de tannerie, de liquides ammoniacaux et goudronneux, d'eaux ménagères... on peut dire que ce véritable cloaque, en réalité un prolongement des conduites de tout un quartier populeux..." (1) "...les circonstances actuelles sont très favorables à la reprise du détournement de l'Erdre en raison d'une part des facilités de paiement que l'on trouverait en application du plan Dawes et d'autre part de la possibilité d'obtenir l'imputation d'une partie de la dépense sur le budget des ports maritimes..." (2)
(1) Rapport sur un projet d'assainissement et d'agrandissement de la Ville de Nantes
(2) Lettre de M. Notte, ingénieur en chef des Ponts et Chaussée au Maire de Nantes

Le comblement de la Loire et de L'Erdre correspond à la pensée de l'urbanisme fonctionnaliste qui préconise la libération du poids de l'histoire, manifeste le goût du linéaire, du terrain plat, qui souhaite de grands espaces libres, aérés, ensoleillés, bien plantés, au nom d'une conception obsédante de l'hygiène physique, mentale et sociale. Donc à parir de 1926 et jusqu'en 1938 vont se dérouler des opérations qui vont transformer de manière irréversible le paysage urbain. L'Erdre est comblée pour sa partie entre le Port Communaux et la Loire et détourné sous les cours St. André et St Pierre pour aller se jeter dans le canal Saint Félix. Le comblement de l'ancien lit devenu cours des 50 otages fut achevé en 1938, mais les travaux durérent jusqu'après la guerre.