L'art nouveau se répand en Europe

La mosaïque connaît un regain d'intérêt au début du siècle, avec le courant esthétique lié à l'Art Nouveau. Il se répand partout en Europe, en Amérique et même en Russie. De nombreux mosaïstes italiens vont fonder des entreprises à Lille, Tours, Rennes, Nantes. La diffusion de l'Art Nouveau s'étend des années 1890 à 1920 environ, il connaît un essor fulgurant pour décliner jusqu'à la première guerre mondiale. Le formalisme académique et les modèles officiels sont rejetés par les créateurs de l'Art Nouveau, pour laisser la place à l'inspiration gothique et japonaise, à la liberté des volumes et un sens nouveau de l'espace. La représentation privilégie les courbes féminines, le monde végétal et la répétition de motifs (branchages, cours d'eau, longues chevelures féminines ondulantes...) et cherche à s'éloigner de la rigueur géométrique et anguleuse des produits fabriqués par l'industrie. Une des sources d'inspiration fut le mouvement Arts et Crafts, dont le chef de file était William Morris et qui s'est développé vers le milieu du XIX e siècle, en réaction à la lourdeur du style Victorien. Les architectes, les créateurs sont attachés au décor de la maison, avec une intention concrète d'un art pratique et social. Les ambitions esthétiques veulent susciter une fête des sens, un bonheur visuel et engendrer un art de la rue populaire et contemporain. On était persuadé de détenir les moyens techniques pour inventer une nouvelle "construction" du monde.

L'architecte Victor Horta, pionnier de l'architecture fonctionnaliste et précurseur du modern style, utilisa cette forme d'art pour la décoration des façades (Magasin Innovation, Hôtel Tassel, maison Horta à Bruxelles). Quand à l'architecte Antoni Gaudi, il travailla à Barcelone, dans le style connu en Espagne sous le nom de modernista, le parc Güell en est un des meileurs exemples.

Anvers présente un répertoire de façades d'art nouveau avec intégration de mosaïques notamment dans le quartier Zurenborg, dans les années 1890 - 1920.